(n°1592)
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Gare à la côte
Volker Bertelmann a.k.a Hauschka remporte son premier oscar avec la BO d’À l’Ouest, Rien de Nouveau, 6 ans après sa dernière nomination. Et contrairement à 2017, il a cette fois-ci battu Justin Hurwitz (Babylon), ainsi que d’autres candidats très dangereux comme un certain John Williams (The Fabelmans) ou encore Carter Burwell (Les Banshees d’Inisherin). Lors d’un article de présentation, j’avais beaucoup parlé de la manie qu’a ce compositeur allemand de triturer les instruments sur lesquels il travaille pour en tirer toujours plus de sonorités surprenantes, une habitude qui a finalement fini par payer puisque l’oscar récompense une BO morose et sinistre faisant la part belle à un harmonium ancien qu’Hauschka a exploité en long en large et en travers et dont le son s’avère grandement modifié avec de puissantes distorsions. Le résultat est un timbre brutal et particulièrement crade, le principal souhait du réalisateur Edward Berger qui voulait traduire ces noeuds dans l’estomac d’un soldat terrifié par l’horreur des tranchées, et qui par extension désirait une bande-son salissant les images ; Hauschka a donc fait du sale, et même jusqu’à la cérémonie où il a déjoué tous les pronostics, lui qui n’avait remporté qu’un BAFTA quant Hurwitz arrivait au Dolby Theatre avec 16 prix pour le score de Babylon. 16-1, mais voilà avec les allemands tant que le match n’est pas fini…

Gare à vos côtes
Il faut être en forme pour reproduire les fameuses chorés de Naatu Naatu, tout du moins avec autant de fougue et d’endurance que les acteurs N. T. Rama Rao Jr. et Ram Charan sur la scène des Oscars dimanche soir. Prévue pour un film pas particulièrement musical, le principal problème pour le réalisateur S. S. Rajamouli était d’intégrer la chanson de telle sorte qu’elle ne casse pas la narration. C’est dans le prétexte d’un battle de danse pour débrider une réception britannique trop guindée que les 2 héros du film se lance dans une danse épique, leurs paroles incitant l’ensemble des convives à se lâcher. Cette fois-ci il n’y a pas vraiment eu de surprise car la chanson composée par M. M. Keeravani et écrite par Chandrabose était grande favorite, même devant les énormes tubes Hold My Hand ou encore Lift Me Up, avec un Golden Globe remporté il y a quelques semaines et surtout un véritable engouement mondial, tout étant réuni pour que l’Academy (qui aime tant les symboles) permette à Naatu Naatu de devenir la première chanson originale asiatique à obtenir un oscar. Techniquement aussi la composition méritait une belle récompense, car si elle donne l’impression d’une musique bollywoodienne moderne lambda, de prime abord, elle ne cesse de gagner en complexité, en audace, pour finir sur un dernier tiers assez impressionnant tant le mariage de sonorités électroniques et folkloriques est fourni, énergique, rapide, agressif et intense, une véritable sauvagerie musicale. RRR !!!

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